VideoJ'écris une lettre au prince de Conti
pour lui fair connaître ce qu' c'est Coni;
c'est un retranchement qui durera longtemps
Son gouvernateur fidèle combattant hardiment
Je sais bien de même que Coni est fort
et sa beauté suprême, mais je plain son sort.
J'ai cent mille hommes en train qui disent que Turin
sera la brandevin pour le premier matin.
Prince, cet affaire mérite attention
pour bien fair la guerre il faut de munition.
Pour nourrir vos soldats vous aurez de l'embarras
cent mille hommes en campagne pesent bien sur les bras.
Mais rien ne me manque de dans mon armée;
même pour la depense elle est trés bien reglèe.
J'aurais pour deux années a nourrir les Français,
aussi ce de Coni et touts les Piémontais.
L'hiver qui s'avance vous obligera
a retourner en France et quitter tout cela;
la neige et le glaçon, le froid et la saison
vous feront bien, Conti, abandoner Coni.
J'ai fair pour la siège un chemin couvert,
je ne crains ni la neige ni l' froid de l'hiver.
Fusils ni mousquetons, ni bombes, ni canons
ne m'epouvantent pas; je vais franchir le pas.
J'ai fini mes classes dedans le latin
j'enleverais vos places, j'irai a Turin.
C'est là ou j'apprendrai a me bien retrancher,
a finir mes études pour vous en régaler.
Vous parlez trop rude pour être écolier;
il vous faut de l'étude pour vous fortifier;
retournez a Paris prenez votre régent,
car pour prendre Coni faut être plus savant.